- seringuer
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⇒SERINGUER, verbe trans.A. — Peu usuel. [Le compl. désigne un animé, une partie du corps]1. Vieilli. Seringuer une plaie. ,,Jeter, pousser avec une seringue quelque liqueur dans une plaie pour la nettoyer, pour la rafraîchir`` (Ac. 1835, 1878).2. Injecter (un liquide) avec une seringue. Maupassant (...) Se croit en butte à des persécutions de médecins, qui l'attendent dans le corridor, pour lui seringuer de la morphine, dont les gouttelettes lui font des trous dans le cerveau (GONCOURT, Journal, 1892, p. 189).B. — [Le compl. désigne une plante] Envoyer de l'eau, ou une solution traitante sur des plantes, des arbres, avec une seringue ou par arrosage en pluie fine. (Dict. XIXe et XXe s.).C. — Arg. Tirer sur quelqu'un; tuer ou blesser à coups de feu. Ça y est! — Quoi? — Ils installent une mitrailleuse. Pinette! cria-t-il. (...) — Viens ici! Les gars de l'école vont se faire seringuer (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 190). Un exploit comme celui de La Peaudière seringuant ses adversaires cinq fois en un quart d'heure, dépasse l'imagination actuelle (LA VARENDE, J. Bart, 1957, p. 121).Prononc. et Orth.:[
], (il) seringue [-
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1547 air chassé ou seringué (VITRUVE, Architecture, trad. I. Martin, 144b ds Rom. Forsch. t. 32, p. 162); b) 1875 en partic. « arroser les végétaux » (Lar. 19e); 2. a) 1583 « dire avec insistance » (P. CORNU, Œuvr., Advert. ds GDF. Compl.); b) 1831 pop. « ennuyer, canuler » (MONVERT, Dial. ds PIERREH.); 3. a) 1812 seringuer un bâtiment « tirer sur un bâtiment des coups de canons d'arrière en avant » (MOZIN-BIBER); b) 1927 « tirer sur quelqu'un avec une arme » (d'apr. ESN.); 1949 (SARTRE, loc. cit.). Dér. de seringue; dés. -er.
DÉR. Seringage, subst. masc. a) Hortic. Arrosage en pluie fine des plantes, des jardins, des serres, des arbres fruitiers avec de l'eau ou une solution traitante. (Dict. XIXe et XXe s.). b) Arg. Action de seringuer quelqu'un (avec une arme à feu). (Ds ROB. 1985). — []. — 1re attest. 1877 (LITTRÉ); de seringuer, suff. -age.
seringuer [s(ə)ʀɛ̃ge] v. tr.ÉTYM. 1547; de seringue.❖1 Injecter à l'aide d'une seringue.1 (Il) se croit en butte à des persécutions de médecins, qui l'attendent dans le corridor, pour lui seringuer de la morphine.Ed. et J. de Goncourt, Journal, 3 févr. 1892, t. IX, p. 10.♦ Par métaphore (croisement possible avec seriner). Inculquer.2 (…) tout cela était tellement (…) contraire à ce qu'on avait pu lui seringuer à l'instruction pour le faire entrer dans sa caboche de sous-off que, manifestement, il était à bout de nerfs (…)B. Cendrars, la Main coupée, in Œ. compl., t. X, p. 52.♦ Injecter dans. || Seringuer une plaie.2 Hortic. Arroser en pluie fine à l'aide d'une seringue ou d'une pompe (des plantes de serre, des arbres fruitiers, etc.).♦ Figuré :3 Nous avons vu Nathan ce matin, il est au désespoir; mais tu vas lui faire un article où tu lui seringueras des éloges par la figure.Balzac, Illusions perdues, Pl., t. IV, p. 788.3 (1927). Argot. Tirer sur (qqn); tuer ou blesser avec une arme à feu, généralement automatique (cf. Sulfateuse « mitraillette »).❖DÉR. Seringage.
Encyclopédie Universelle. 2012.